dimanche, mars 19, 2006

Camille et Paul Claudel

Au musée Marmottan s'expose les oeuvres de Camille Claudel. Une beauté et une créativité sans pareille qui donne à la terre, au marbre, au bronze une expression ultime, sensible, douloureuse et sublime.
Comment ne pas rester ému par cette histoire douloureuse d'une femme qui a résisté à la pression sociale, à l'abandon, à la pauvreté. Une femme qui pourrait avoir visiblement subi l'horrible blessure de l'avortement et qui marquée dans sa chair a sombré jusque dans la folie.
Cette histoire interpelle d'autant plus qu'elle s'établit en constraste de son frère Paul, qui s'est distingué à la fois par une carrière fulgurante de diplomate, de poête et d'écrivain, auteur des pièces les plus sublimes de la tragédie chrétienne comme Le Soulier de Satin, ou l'Annonce faite à Marie. Un homme a qui l'on doit tant et qui pourtant n'a rien fait, rien dit pour soulager une soeur qui lui échappait. Peur, mépris, pression sociale, orgueil ? Où est la miséricorde chrétienne, le souci de l'autre, la charité ?
Quel est le chemin du chrétien dans ce constraste ? Ne sommes nous que des juges, des critiques, des purs ? Comment vivons nous nos "secrets de famille". Que fait-on face à cette dramatique du mal qui frappe à notre porte. Notre rôle de chrétien est-il de clamer notre morale... notre souci du bien, de s'afficher "pour la vie".
Ou est-il dans l'accueil de ceux qui ne sont pas dignes, dans le partage avec les publicains et les pécheurs... Dieu ne veut pas la mort du pécheur dit Jérémie... Mais qu'il se convertisse et qu'il vive... (Jr 26,13) Peut-être est-il facile de juger de l'extérieur. On imagine cependant le tiraillement que cela a du générer. Et peut-être qu'il exprime dans son théatre, ce qu'il ne peut vivre dans la vie...

On retrouve l'histoire du Fils prodigue (Luc 15). Et cette éternelle oscillation qui nous fait fils ainé ou fils cadet, pécheur ou pharisien. Le chemin est étroit...

Nous ne sommes pas des moissoneurs, mais des semeurs... Mt 13, 28-29 : Alors, veux-tu que nous allions l'enlever ?' Il répond : 'Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie, vous n'arrachiez le blé en même temps

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