Brexit - La fin du rêve européen ?
Notre Europe est bâtie sur un rêve, celui du vivre ensemble sans frontière. On peut reconnaître que ce rêve à été porteur d'un incroyable élan pacificateur après l'horreur du nazisme et de ses ravages sur nos nations. Mais cet élan a vécu. Aujourd'hui, à force d'être fondé sur la bonté, l'échange, l'a priori positif sur l'autre n'arrive-t-on pas au bout du système. Le libre-échange s'avère un leurre, alors qu'il ne sert principalement qu'à justifier la tendance des multi-nationales à faire produire leurs biens dans les pays à bas salaires pour éviter les contraintes sociales des pays européens (1).
L'ouverture des frontières est aujourd'hui considéré comme une porte ouverte au terrorisme.
La défense européenne est une farce qui justifie les excès de pouvoirs des uns et masquent les peurs des autres.
L'unité culturelle est décriée alors que renaissent les rêves indépendantistes.
Et pourtant, faut-il abandonner le navire alors qu'il prend l'eau de toute part ? L'Europe est-elle la moins pire des solutions, comme l'est la démocratie, face à la tentation nationaliste ?
Il faut peut être que l'Europe perde un peu de sa naïveté pour que le bel élan originel, trouve dans une gestion plus rigoureuse et moins libérale le sentier de l'entre-deux. L'Europe à besoin d'être forte.
Elle gagnerait à être plus protectionniste, à poursuivre dans son élan tout perdant l'idéalisme des premiers jours. Car, seule véritable démocratie à l'échelle d'un continent, elle est lumière, image et presque icône d'un vivre ensemble.
(1) On relira, à ce sujet, l'excellent article de Gaël Giraud, oublié dans Projet n. 320, L'épouvantail du protectionnisme, p. 80ss, mars 1991
Libellés : Europe, Gaël Giraud, libre échange, protectionisme