samedi, décembre 30, 2006

Aimer c'est risquer - II

Une société individuelle qui refuse le risque est une société où l'amour n'a plus sa place... Dans le risque repose le secret de la confiance, de la foi, de l'amour, ce basculement hors de soi où l'on se risque à être...

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vendredi, décembre 15, 2006

Notre richesse nous étouffe...


Quel est le fruit de notre société moderne, qui se complaît dans l'auto-satisfaction d'un bien-être, d'un savoir et d'une certaine manière de tous ses petits riens qui font notre confort. Nous accumulons (et moi le premier) ces signes extérieurs de richesse qui nous distinguent du voisin, sombrant ainsi dans un mimétisme destructeur... Mais cette richesse est loin du réel, de la pauvreté qui nous côtoie et que nous méprisons, parce qu'ils n'ont pas...
La vie de Dieu, la vie en Dieu n'est pas là. Nous passons à côté sans la voir.
"Il faudrait enseigner la pauvreté au pauvre" confie l'abbé de Torcy au curé de campagne de Bernanos...(1) La pauvreté extérieure est le chemin qui conduit à la pauvreté du coeur et la pauvreté du coeur introduit à une richesse qui n'est pas notre. Elle nous ouvre à celui qui s'est fait pauvre ...

Journal d'un curé de campagne, Bernanos, Oeuvres Romanesques, Gallimard, p. 1074

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vendredi, décembre 01, 2006

Violence et victime

Pour Balthasar, Réné Girard voit la violence avant même le désir de l'objet. Pour le philosophe, la violence elle même valorise l'objet. (...) C'est dans l'accord spontané sur la victime que se produit le rétablissement de la paix de manière cathartique en ce sens que l'antagonisme négatif de la violence se mue en réciprocité positive. Faire sacrifice prend alors le double sens de rendre maudit et de rendre saint : la victime est tour à tour abaissée et exaltée.
Le rite offre ainsi la solution toute prête qui consiste dans le choix unanime de la victoire pour appaiser la violence divine. Il y a là répétition cathartique du drame originel de la victime émissaire (1)

Ce qui est frappant, finalement c'est l'éternelle actualité de cette analyse, où plusieurs milliers d'années après, nous reproduisons ces schémas, de la politique à notre environnement le plus proche. Se concentrer sur une victime pour appaiser notre violence.

Et d'une certaine manière, nos politiques en subissent les aléas avec tour à tour "la portée" au nues et le lynchage médiatique...

En prenant sur lui cet abaissement et cette condition de victime, le Christ démonte le système. Sans le guérir, il ouvre une fenêtre vers la vérité, dévoile l'essentiel : le mal et l'amour.

(1) Hans Urs von Balthasar, DD III, p. 276 à 279

Balises : kénose, sacrifice, Girard, Balthasar

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