vendredi, juin 30, 2006

Se mettre à l'écart ?

En 1952, Paul-Louis Lansberg, compagnon de Mounier, écrivait déjà : « Jeté dans un monde plein de contradictions, chacun de nous éprouve souvent le besoin de se retirer du jeu et de se mettre à l'écart. Le motif d'une pareille fuite du monde n'est pas un égoïsme plat, mais plutôt le désir de pouvoir constituer au moins une vie pleine de sens dans sa sphère individuelle et privée en se repliant sur soi-même. »

L'individualisme, le désert, permet à la fois de prendre de la distance, de se protéger, mais constitue, en même temps, une porte ouverte à l'autre et au décentrement. Sachons mettre à profit cette mise à l'écart, sans qu'elle devienne égoïsme mais lieu de ressourcement, de respiration qui nous permet d'être alors plus aimant...

jeudi, juin 29, 2006

Angoisse...

Le frère Timothy Radcliffe, soulignait que "Notre angoisse face à l'avenir est si profonde qu'il est plus comfortable de ne pas y penser du tout"
C'est peut-être cette fuite qui nous fait privilégier l'immédiat et nous éloigne de ce fait de Dieu. Jusqu'à ce que le présent devienne à ce point insupportable que le besoin de Dieu s'impose (soit sous forme de rejet, soit sous forme de demande). Il y a dans ce discernement de Ratcliffe plein de discernement et une possible clé d'interprétation de nos propres fonctionnements.

lundi, juin 26, 2006

Maîtrise technique

La puissance de l'homme est amplifiée par la puissance de la machine, qui flatte ses besoins de pouvoir et décuple ses forces. C'est pourquoi notre monde devient la cible de forces toujours plus brutales, ce qui ne veut pas dire que la violence des hommes soient supérieures à celle d'antan, mais ce qui sous entend que la fragilité de l'être se trouve maintenant et plus qu'avant à la merci du drame.
Quand la puissance n'intègre plus la bonté, quand elle perd son humanisme profond, on devient esclave du pouvoir que l'on a créé même si c'était pour le bien. C'est pourquoi Balthasar nous rappelle (1) qu'une philosophie de puissance doit être complétée par une philosophie de la prière.
A méditer...

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique divine ibid DD 2, 3 p.140

PS : L'été approche et les souvenirs reviennent...

Libellés :

dimanche, juin 25, 2006

Le pouvoir qui détruit...

"L'expérience montre que tout individu puissant incline à l'abus du pouvoir et ne s'arrête que s'il se heurte à quelques barrières" (1) Seule une puissance contraire arrêtera la puissance
C'est ce que Saint Augustin nommait déjà la "libido dominandi" (2). Notre monde politique n'est pas la seule démonstration de cet excès. Et il nous faut souvent balayer devant nos propres portes, tant notre monde, qui valorise l'individu, le rend "égal aux dieux" dans sa course aux idoles...
(1) d'après Montesquieu Esprit des lois, 1748 XI,4
(2) Cit. Dei XII, 14

samedi, juin 17, 2006

La fin du rêve...


Qu'elle est notre société où l'absence de rêve assèche la source de l'espérance.
On ne rêve plus. Le monde s'enterre sous la peur, l'insécurité ? La course perpétuelle au plaisir immédiat peut-elle être la source de cet assèchement. Peut-on réver sans mimétisme et sans violence, par le seul fait que l'absence de bien génère en nous autre chose que de la concupiscence mais un simple rêve. Rêve non d'avoir mais d'être, d'aimer, de vivre dans le respect de nos différences, mais en voyant en chaque homme un autre qui est...
Pour sortir de cette spirale incessante de l'avoir, n'est-ce pas dans l'apprentissage de la frustration, de la solitude et de la chasteté que l'on peut faire renaître la source d'un ailleurs, la source d'un être en devenir qui sort de ses esclavages intérieurs pour s'ouvrir au dialogue, à la présence intérieure où dans l'autre.
Un autre monde.

mardi, juin 13, 2006

Pour la vie... ?

La lutte pour la vie s'inscrit dans une dynamique incarnée, sacramentelle où l'homme combat tous les jours contre les forces qui le détournent de Dieu. Ce n'est peut-être pas dans une manifestation que se joue l'enjeu d'une marche pour la vie, mais dans une pastorale de tous les jours.
C'est pourquoi je n'ai pas choisi de m'afficher publiquement pour une manifestation souvent source d'amalgames politiques et de récupération nationaliste voire royaliste. Ma conviction chrétienne est ailleurs, dans une pastorale de proximité.
cf http://mariages.blogspot.com

mardi, juin 06, 2006

Aimer c'est risquer...

On ne rêve plus. Le monde s'enterre sous la peur, l'insécurité ? Est-on prisonnier à ce point de la désespérance, quelle place laisse-t-on au possible, au sourire, à autrui ?
Notre XXIème siècle n'est-il pas malade de cette course au bonheur individuel, loin de la joie véritable, celle qui risque, ose, de lance dans l'inconnu de la rencontre.
L'amour est-il dans le confort douillet d'un "autour-de-moi" ou dans la lancée vers autrui, au mépris de l'inconfort et de ce que cela pourra générer chez moi de peine et de souci...
Difficile tension me direz vous... ?
Mais n'est-ce pas là l'enjeu d'une humanité en devenir...

dimanche, juin 04, 2006

Un engagement...

La foi chrétienne engage. Et elle dégage le croyant autant de l'activisme exaspérant de certains militants que du repli sur soi et de la piété sans prise sur le sort de l'humanité. La foi chrétienne engage au nom du souci universel non seulement de toutes les Eglises, mais de toutes les communautés humaines. Pour le Père Paul Valadier, le chrétien ne peut pas se contenter du moins, il doit viser l'humanité tout entière.
Et c'est bien là où nous sommes pauvres, où nous restons englués dans nos microcosmes, enfermés dans notre horizon... Ouvrir grand nos coeurs, l'enjeu et la réponse d'une mondialisation croissante de nos économies ?

samedi, juin 03, 2006

Individualisme

Alexis de Tocqueville, dans son livre célèbre sur La démocratie en Amérique, définissait l'individualisme comme « un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s'isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l'écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s'être créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même. »
On ne peut que constater à quel point notre société semble emporté dans le tourbillon d'un tel mouvement. Phénomène lié à la mondialisation, il est aussi peut-être, la source possible d'une prise de distance intérieure, qui laisse à l'homme le temps de reprendre pied, à condition de faire de ce temps de solitude, un temps de regénération, pour être à nouveau au centre du monde, ouvrier de Dieu.
Ce repli et cette solitude doit pour cela ne pas être un lieu de fuite, mais d'écoute intérieure, de reconnexion avec ce qui au centre de notre existence, nous vient d'ailleurs, nous vient de Dieu.

Viens Esprit-Saint...


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